(...) pour qu'il y ait film musical, dit-il [Rick Altman, La Comédie Musicalle hollywoodiene], il faut que par moments la relation son/ image s'inverse. Alors que dans une scène dialoguée, le son semble suivre l'image, dans la scène suivante, subitement ou graduellement, les movements des personnages, quand ils dansent, ou leur chant semblent se laisser engendrer par la musique. Le charme du genre et sa spécificité tiendraient, dit Altman, dans cette inversion provisoire des rôles, et dans l'art avec lequel un "fondu sonore" (audio dissolve), prenant souvent pour pivot un son de l'environnement des personnages, voire une phrase qu'ils prononcent quelques notes qu'ils fredonnent, amènent la musique à prendre temporairement les commandes.
(...)
Dans le cadre de cette définition altmanienne, les passages d'enchaînements de la parole au chant, et du movement "naturel" à la danse (et vice-versa), constituent des moments cruciaux, ansi que la démarcation entre le monde où l'on parle et bouge, et celui où l'on chante et/ ou l'on danse.
Ce "deuxième monde" n'est pas forcément une monde irréel (...).
- Michel Chion, La comédie musicale (Cahiers du cinéma, 2002)
Mauvais Sang (1986), de Leos Carax (Denis Lavant, o actor)
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